Adrien Arcand

Activiste

1899-1967

 

Activiste québécois fondadeur du Parti social-chrétien, une organisation pro-nazie. Ce fut le seul mouvement fasciste qu'ait connu le Québec et il resta marginal. Il sera interné à Petawawa au moment de la déclaration de guerre du Canada à l'Allemagne.: ceux-ci nièrent tout lien avec ce personnage outre le fait d'avoir défendu la liberté d'expression.

Adrien Arcand est le fils de Narcisse Arcand, charpentier, et de Marie-Anne Mathieu, directrice d'école. Son père, Narcisse Arcand, est un militant syndical et politique actif, membre depuis 1902 du Parti ouvrier (travailliste), un parti de gauche au programme réformiste et progressiste, dont il est candidat dans le district électoral de Montréal-Dorion lors de l'élection générale québécoise de 1912 et lors de celle de 1923. Arcand étudie au collège de Saint-Jean d'Iberville, au collège Saint-Stanislas de 1914 à 1916, au collège de Montréal de 1917 à 1919, puis au collège Sainte-Marie.Il s'inscrit aussi à des cours du soir à l'université McGill pour un cours d'ingénieur-chimiste, mais il abandonne ces études à la suite d'une attaque de grippe espagnole en 1918. Adrien Arcand se tourne vers le journalisme. Il rédige ses premiers textes en 1918. Il écrit quelque temps pour le journal La Patrie, où il est engagé par Eugène Tarte, puis vers 1921 au journal The Star. Par la suite, il entre à La Presse, où il travaillera plusieurs années. Il épouse Yvonne Giguère le 14 Avril 1925. Le couple aura trois fils, Yves, Jean-Louis et Pierre. À La Presse, il fonde vers la fin des années 1920 un syndicat catholique de journalistes et en devient le président. La chose déplaît à la direction du journal, alors contrôlée par Pamphile Du Tremblay, et, au début de 1929, Arcand et son collègue Hervé Gagné sont congédiés du journal, ce qui casse le syndicat. Soudain privé de revenus, Arcand vit des mois difficiles avec sa jeune famille. Arcand s'associe alors avec Joseph Ménard, administrateur d'une imprimerie, pour lancer un petit hebdomadaire tabloïd du dimanche, Le Goglu, dont le premier numéro est daté du 8 Août 1929, auquel s'ajoutent peu après un deuxième hebdomadaire, Le Miroir, en décembre 1929 puis un troisième, Le Chameau, en Mars 1930. Pour Arcand, ces publications constituent à la fois une source de revenus et un véhicule pour ses idées. Il publie une série de publications sympathiques au nazisme à Montréal dans les années 1930 dans des hebdomadaires comme Le Goglu, Le Miroir et Le Chameau et dans des mensuels tels que Le Combat National et Le Fasciste Canadien. Il collabora et sera un des dirigeants du quotidien L'Illustration Nouvelle – qui deviendra plus tard le Montréal-Matin , jusqu'au début de 1940.

Arcand est impliqué dans plusieurs mouvements fascistes et hostiles au nationalisme québécois, favorables à un nationalisme canadien centralisateur et loyaliste. Il fonde le Parti national social chrétien (PNSC) en 1934, puis devint chef du Parti de l'Unité nationale (PUNC) en 1938. Ce parti résultait de la fusion du PNSC, du Nationalist Party dirigé par Joseph Farr en Ontario et d'un groupe d'extrême-droite dans les Prairies mené par William Whittaker. Ces mouvements politiques avaient en commun un programme anticommuniste et antisémite, qui prônait aussi une centralisation politique du Canada et un renforcement des liens de l'Empire britannique. Arcand correspondait avec l' Imperial Fascist League d'Arnold Spencer Leese, la British Union of Fascists de Oswald Mosley, les Britons d'Henry Hamilton Beamish et avec la plupart des chefs fascistes de l'Empire britannique. En fait, Adrien Arcand est durant la Grande Dépression l'un des militants politiques les plus importants de l'extrême-droite dans le monde et correspond avec la plupart des chefs de l'Internationale fasciste. Les groupuscules et feuilles d'extrême-droite d'Arcand ont obtenu une aide financière occulte du Parti conservateur canadien de R. B. Bennett mais aussi de membres fascistes du Parti conservateur britannique tels que lord Sydenham of Combe. Le 30 Mai 1940, il est arrêté à Montréal pour "avoir comploté le renversement du gouvernement" et interné dans un camp. Pendant toute la durée de la Seconde Guerre mondiale, lui et son parti ont été bannis. Selon Charlie Murray, un leader syndical interné au même camp que lui, Arcand était considéré comme un héros par ses partisans internés. Il discutait ouvertement de ses plans pour le Canada après une éventuelle victoire d'Hitler, sur un "trône" de fortune, construit par les prisonniers. Arcand est libéré en Juillet 1945.

Arcand n'a jamais douté de la justesse des vues d'Hitler. Dans les années 1960, il a servi de mentor à Ernst Zündel, qui est devenu un porte-étendard des négationnistes canadiens vers la fin du XXe siècle. Dans un discours de 1965, il a tenté de s'associer avec Trudeau et Drew qui l'auraient défendu en 1940.

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