Claude Auchinleck

Maréchal

1884-1981

Officier de carrière britannique qui fut un des commandants de la VIIIème Armée en Afrique du Nord en 1942 et patron de l'Armée des Indes. Il fut un des généraux britanniques les plus aptes à commander des troupes au combat.

Né à Aldershot d'une famille de militaires, il étudia au Wellington College dans le Berkshire et eut de bons résultats scolaires. Admis à Sandhurst, ses résultats académiques étaient au-dessus de la moyenne et il fut retenu comme un bon candidat pour servir de cadre instructeur dans l'armée des Indes. En Inde, il se joignit au 62ème Régiment du Pundjab et se montra rapidement doué pour les langues. Sa compréhension des langues et dialectes indiens lui conféra un respect et augmenta son charisme. Durant la Première Guerre mondiale, il commanda un régiment indien sur le Canal de Suez puis combattit en Iraq. Entre les deux guerres, il étudia au Staff College puis revint en Inde pour commander la Brigade du Peshawar. Il participa à l'opération de Mohmand ou les chars furent utilisés pour la première fois en Inde. Promu général en 1936, il fut un partisan de la modernisation de l'armée indienne ainsi que de "l'indiennisation" de son corps des officiers.

En 1939, Auchinleck commandait la 3ème Division indienne, composée d'unités hétéroclites. Il combattit durant la campagne de Norvège où son expérience de la guerre de montagne indienne lui fut précieuse. Malgré des petits gains, il dut lui-aussi évacuer. Le 19 Juillet 1940, il fut promu major-général, et envoyé au Moyen-Orient où il réprima l'insurrection nationaliste de Rashid Ali en Iraq. Churchill le considérait dès lors comme un réaliste qui avait suffisamment fait ses preuves pour remplacer Wavell comme commandant en chf au Moyen-Orient. Le général Dill, inquiet des humeurs churchilliennes, avisa Auchinleck que le premier ministre ne s'intéressait qu'à une victoire rapide. Auchinleck fut également le créateur des commandos de l'Air dits SAS qui firent du sabotage sur les aérodromes allemands en Lybie. Bien qu'il eut un match nul avec Rommel à Gazala, il réussit à stopper la progression de Rommel vers le Caire à Alam el-Alfa: ce fut la première victoire d'Alamein. Cependant, Auchinleck ordonna un repli progressif vers Le Caire, ce qui mit Churchill en furie. Le premier ministre limogea Auchinleck et le remplaca par Alexander. Comme prix de consolation, Churchill le nomma commandant en chef de l'Armée des Indes. A ce titre, Auchlinleck supervisa la campagne de Birmanie et s'acquitta avec brio des nombreuses taches administratives qui lui étaient confiées. Il fut promu maréchal en Janvier 1946.

En 1947, il céda ses responsabilité au nouveau gouvernement indien de Nehru, mais avertit Lord Mountbatten que l'Inde serait livrée au chaos si elle accédait à son indépendance par la voie d'une partition avec le Pakistan. Claude Auchinleck fut un officier très professionnel; il se méfiait des politiciens comme tous les officiers de carrière de son époque, bien qu'étant flexible sur le plan opérationnel, il n'était pas question pour lui de céder sur des questions de principes. Pour lui l'honnêteté n'était pas la meilleure des politiques, mais la seule qui convenait pour un officier de carrière.

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ã JPA Sites, 2001