Vincent Auriol

Président

1884-1966

Homme politique français et résistant tranquille qui a été président de la République en Janvier 1947

Né à Revel d'une famille modeste, Auriol fait des études de droit et devient avocat en 1905 et ouvre un cabinet à Toulouse. Auriol devient socialiste et intègre la SFIO et con-fonde la revue politique Le Midi socialiste avec Albert Bedouce. Fin stratège, Auriol s'impose comme l'un des membres influents du parti dans le Sud-Ouest après l'assassinat de Jean Jaurès. Du 10 mai 1914 à juin 1940, il est élu député de Muret (Haute-Garonne) à l'Assemblée nationale, puis maire de cette même ville en 1925, secrétaire du groupe socialiste à la Chambre des députés à partir de 1928, il devient progressivement l'expert financier du parti socialiste puis un de ses principaux représentants. Il fait adopter par la SFIO en 1921, puis par l'ensemble des partis socialistes européens en 1922, un plan de redressement prévoyant la création d'un Office central qui se chargerait de toutes les régions sinistrées et qui serait financé par des prêts à long terme consentis par le gouvernement. L'Allemagne paierait, via cet organisme, ses réparations, par des prélèvements sur les dividendes de ses banques et industries. Mais les socialistes ne sont alors pas assez puissants pour imposer un tel projet. De 1924 à 1926, sous le Cartel des gauches, Vincent Auriol préside la commission des finances de la Chambre des députés. Il soutient Léon Blum dans tous les congrès. Lors de la victoire électorale du Front populaire (mai 1936 à avril 1938), on parle de Auriol pour prendre le poste de président du Conseil des ministres, mais il milite activement pour que Blum soit nommé président du Conseil. Du 4 juin 1936 au 21 juin 1937, Auriol est ministre des Finances dans le premier gouvernement de Léon Blum qui forme le Front populaire. Vincent Auriol est ensuite ministre de la Justice, du 29 juin 1937 au 14 janvier 1938, dans le troisième gouvernement de Camille Chautemps. Vincent Auriol est hostile aux accords de Munich mais il favorise une intervention militaire en Europe.

En Septemrbe 1940, Auriol est arrêté par la police de Vichy, tout comme Léon Blum. Auriol est d'abord incarcéré à Pellevoisin (Indre) puis à Vals-les-Bains (Ardèche) et entretient une correspondance avec Blum, où il se montre tout à fait optimiste sur la victoire des démocraties face au nazisme et au fascisme. Vichy fait mener une enquête sur lui, mais le tribunal civil de Muret prononce un non-lieu. Il est libéré pour raisons de santé et placé en résidence surveillée en août 1941. De sa maison, il conseille les socialistes résistants. En 1942, il passe à la clandestinité et entre dans la Résistance. Il écrit Hier et demain, qui sera publié en 1944 à Alger, et dans lequel il entame une réflexion sur les institutions qui, selon lui, devraient remplacer celles de la IIIe République. En 1943, il parvient à rejoindre Londres en avion et se met au service du général de Gaulle. L'année suivante, il est président de la Commission des Finances de l'Assemblée consultative d'Alger. Le 21 octobre 1945, il est élu député de la Haute-Garonne à la première Assemblée constituante. Du 21 novembre 1945 au 23 janvier 1946, Auriol est ministre d'État dans le deuxième gouvernement du général de Gaulle. Le 10 novembre 1946, il est réélu député de la Haute-Garonne à l'Assemblée nationale, qui l'élit à sa présidence le 3 décembre 1946. C'est à ce titre que le 16 janvier 1947, il préside le Parlement réuni à Versailles pour l'élection présidentielle dont il sort vainqueur et qui met fin à son mandat de président de l'Assemblée nationale, repris par Édouard Herriot. Lors de l’élection présidentielle de janvier 1947, Auriol est élu premier président de la IVème République

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