Militant social-démocrate allemand contraint à l'exil pour échapper à l'attention du régime nazi sur sa personne.

Né à Lubeck d'une famille de classe moyenne, Ernst Karl Frahm a fait ses études dans cette ville avant de s'intéresser à la politique durant l'entre-deux guerres. Il développe des affinités idéologiques avec la gauche socialiste, et va militer dans le SPD à partir de 1929. Par la suite, il quitte le SPD pour se joindre au Parti des Travailleurs socialistes, encore plus à gauche. Frahm ne peut pas blairer le nazisme qui étale ses tentacules dans le paysage politique allemand, et il sait qu'aucun parti ne pourra constester efficacement le nouveau pouvoir d'Hitler. En 1933, il met à profit ses connaissances dans le milieu portuaire pour s'exiler en Norvège sous le pseudonyme de Willy Brandt. Il fonde le Bureau international de la Jeunesse révolutionnaire.

Le gouvernement allemand révoque sa citoyenneté en 1938 et Brandt a fait une demande pour obtenir la citoyenneté norvégienne. Par malchance, les Allemands envahissent la Norvège en 1940 et arrêtent Brandt, mais il n'a pas été identifié parce qu'il portait un uniforme norvégien au moment de son arrestation. Il parvient à s'évader en Suède et obtient son passeport norvégien de l'ambassade norvégienne à Stockholm. Brandt restera en Suède jusqu'à la fin de la guerre. Après la guerre, Brandt revient en Allemagne en 1946 comme fonctionnaire du gouvernement norvégien. Deux ans plus tard, il se joint au Parti social-démocrate allemand et retrouve sa citoyenneté allemande, en faisant de son pseudonyme son nom légal. Ultérieurement, Brandt deviendra maire de Berlin Ouest.

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