Staf de Clercq
Enseignant
1884-1942
Chef nationaliste flamand favorable à la collaboration avec l'Allemagne dans les Pays-Bas occupés.
Né dans une famille de classe moyenne, de Clercq devient professeur à Lettelingen. Il était déjà un militant pour la cause flamande avant 1914. Lorsque la guerre éclate, il rejoint l'armée belge en 1914 où il sert comme brancardier. Durant l'entre-deux guerres, de Clercq organise un mouvement syndical d'enseignants. Conseiller municipal à Bruxelles puis à Castre en 1921 jusqu'en 1936. ll organise des rassemblements pour ensuite créer en octobre 1933 un nouveau parti : le Vlaams Nationaal Verbond. Il réussit à amener ce parti de manière structurée sur le haut de la scène politique. Il sert même de modèle pour le Vlaams Blok. Ce parti atteint plus de 26,000 membres à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Ses principales revendications se basent sur le conflit linguistique. Le parti veut que la Belgique devienne un état fédéral avec une Flandre largement autonome pour, ensuite, créer un pays "thiois" commun avec la Flandre de France, la Flandre de Belgique et les Pays-Bas. Il est également violemment anti-wallon et anti-français, et se dote d’une milice. En 1936 et 1939, le VNB obtient respectivement 7,1% et 8,3% soit 16 et 17 députés à la chambre. Son régime principal est qualifié de totalitaire et grandement inspiré de la politique allemande promue par Hitler. En effet, de Clercq aurait eu des relations avec les autorités allemandes dès les années 30. De plus, lors de ses campagnes, le parti rejoint l’idéologie nazie en brandissant notamment des slogans à l’encontre des juifs. L’antisémitisme est effectivement très répandu à cette époque dans la région flamande. En 1939, le début de la guerre permet à de Clercq de réaliser son objectif d'une Flandre autonome. Durant le conflit, le Vlaamse Nationaal Bond, le mouvement politique de Staf Declercq vire vers l’extrême droite sous sa commande. Il entraîne le VNB dans la collaboration avec l’Allemagne car il est convaincu qu’Hitler soutiendra ses revendications nationalistes flamandes. Le 10 mai 1940, il est arrêté avec d’autres membres de l’O.M. lors de l’invasion allemande par l’armée d’expédition britannique mais elle le libère après des interventions auprès du ministre de la Justice, Paul-Emile Janson et du Premier ministre, Hubert Pierlot, dans les premiers mois de l’occupation allemande. En 1942, de Clercq remarque de plus en plus des signes qui montrent l’échec de sa politique. Son parti se brouille avec les nazis et en particulier avec les collabos belges qui rêvent d'une Grande Allemagne. Hospitalisé pour un cancer, il meurt en octobre 1942.
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