Geoffrey Lawrence
Juge
1880-1971
Avocat et juriste britannique qui fut le président du tribunal de Nuremberg en 1945
Né à Buith Wells d'une famille aristocratique, Lawrence est reçu avocat en 1906 et et rejoint par la suite le cabinet de Robert Finlay, spécialisé dans les affaires d’appel devant les plus hautes juridictions, la Chambre des lords et, pour les appels provenant des dominions et des colonies, le Conseil privé. Finlay fait confiance à Lawrence, au point que celui-ci gère les dossiers provenant du Canada avec Finlay comme assistant. Lawrence prend part à la Première Guerre mondiale au sein du régiment royal d’artillerie ; il est cité à deux reprises et décoré du Distinguished Service Order (DSO) en 1918. Après la fin du conflit, il reste membre de l’armée territoriale jusqu’en 1937. À son retour au barreau, Lawrence continue à traiter des dossiers portés devant le Conseil privé ; son intérêt pour les chevaux, hérité de son père, l’amène à devenir, en 1922, l’avocat du prestigieux Jockey Club; peu après, il devient Recorder (juge) à Oxford. En 1927, Lawrence est nommé au Conseil privé et devient l’avocat général du prince de Galles, le futur Edouard VIII. Avec cette nomination, il devient membre du conseil du duché de Cornouailles jusqu’en 1932, période à laquelle il est nommé juge à la King's Bench Division, l’une des plus hautes instances judiciaires d’Angleterre; il se voit également décerner le titre de knight bachelor. Comme juge, Lawrence se tient à l’écart des projecteurs, ne prononçant pas de jugement à sensation et n’attirant pas l’attention sur sa personne. Lorsque Rayner Goddard est choisi comme Law Lord, Lawrence lui succède au poste de Lord Justice of Appeal en 1944.
Lawrence est désigné, compte tenu de son expérience, à la tête de la délégation britannique au procès de Nuremberg, avec William Norman Birkett, comme juge suppléant; cette nomination ne résulte pas, comme certains l’affirme, de son amitié avec Clement Attlee, alors premier ministre. Il est ensuite désigné comme président du tribunal, plus en raison de l’absence de rival que pour tout autre motif. Sa conduite des débats est appréciée par la plupart des personnes impliquées dans le procès, notamment parce qu’il s’efforce de juger de la pertinence de chaque élément de preuve et qu’il s’efforce d’éviter des plaidoiries interminables.
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