Giovanni Battista Montini

Cardinal

1897-1978

Religieux italien responsable du Bureau d'information de liaison entre les prisonniers de guerre et leurs familles.

Né à Concesio, Montini devient prêtre en 1920 puis étudie dans deux universités: à la Grégorienne (Jésuite) et à la Sapienza (université d'État, laïque). Cette double formation coïncide avec la ligne directrice qui orientera son pontificat : l'ouverture vers le monde laïc. En 1923, il est envoyé à la nonciature de Varsovie En mai 1923, Montini apprend qu'il est affecté à la nonciature de Varsovie. Sans attribution déterminée, il ne touche aucun traitement et vit de l'argent que ses parents lui envoient et des honoraires de messes. De la Pologne, il suit la politique italienne et dénonce dans ses lettres le rapprochement de certains membres du PPI avec le parti de Mussolini. Un an après son retour de Pologne, Montini est nommé fin novembre 1923 aumônier du Cercle romain de la FUCI. En 1924, Montini entre à la secrétairerie d'État. Il commence sa fonction le 24 octobre 1924 en tant que préposé, le poste le plus modeste. Lorsque la guerre éclate, Montini se voit confier la responsabilité du Bureau d'informations, organe de liaison entre les prisonniers de guerre ou internés civils et leurs familles, notamment en donnant à ces dernières des nouvelles des prisonniers par radio. En janvier 1940, Pie XII demande à Montini de diffuser des messages via Radio Vatican pour dénoncer le sort réservé par les nazis au clergé et aux civils polonais. Après l'entrée des Allemands dans Paris le 14 juin 1940, Montini adresse un message de soutien à l'abbé Martin, seul Français de son service. Outre les activités prenantes du Bureau d'informations, le substitut accorde de nombreuses audiences aux diplomates en visite au Vatican, et participe à la distribution de secours, par l'intermédiaire de la Croix-Rouge, aux prisonniers et aux populations civiles. Rapidement, Montini est au centre de deux incidents diplomatiques entre l'Italie fasciste et le Saint-Siège. D'une part, fin avril 1941, il est accusé par le ministre Ciano, gendre de Mussolini, d'avoir diffusé un tract antifasciste à des étudiants romains, mais aucun tract n'est retrouvé. D''autre part, une note envoyée au Saint-Siège l'accuse d'avoir organisé une réunion antifasciste dans les appartements du Vatican, avec des diplomates étrangers : l'information est vite démentie par le secrétaire d'État. Jusqu'à la fin de la guerre, Montini est témoin des différents événements qui touchent Rome, notamment l'occupation de la ville par les Allemands à partir du 10 septembre 1943, puis sa libération par les forces alliées le 4 juin 1944. Cette guerre est aussi pour lui le temps des épreuves : ses parents meurent en 1943, et plusieurs de ses amis sont déportés dans des camps de concentration.

Après la guerre, Montini a un rôle important dans les relations diplomatiques entre le Saint-Siège et les États sortant de la guerre. Bien qu'il n'ait pas pris place dans le dialogue entre Pie XII et le gouvernement français pour remplacer quelques évêques "collaborateurs". Il deviendra le subalterne direct du pape aux affaires ordinaires. Partant, il rédige ou signe pour le pape un grand nombre de discours, messages ou allocutions à des organisations, personnalités ou pèlerins de passage au Vatican. En outre, il aide le souverain pontife dans la rédaction des encycliques et autres grands textes pontificaux. Sa nomination comme archevêque de Milan en 1954 a été mal perçue par Montini qui l'associe à une mesure disciplinaire visant à l'éloigner de Rome. A la mort de Jean XIII, Montini sera élu pape sous le nom de règne de Paul VI.

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