Karl Oberg

Général

1897-1965

Le haut responsable des SS et de la police allemande en France durant l'Occupation

Il a participé à la Première Guerre mondiale et se mérita plusieurs décorations. Entre les deux guerres, il s'implique en politique et participe au putsch de Kapp en 1920 qui visait à renverser le régime de Weimar. Oberg travaille chez un marchand de biens jusqu'en 1921. Il changera de métier plusieurs fois avant de se marier en 1923. En 1926, il s'installe de nouveau à Hambourg où il travaille à un poste de direction dans une société de fruits tropicaux. Durant la dépression de l'année 1930 où sévit le chômage, il s'installe à son compte près de l'hôtel de ville de Hambourg. En Juin 1931, il adhère au NSDAP et, dix mois plus tard, il s'enrôle dans la SS. Toujours fidèle adepte du national-socialisme allemand, il devient responsable du Sicherheitsdienst (SD, le service de renseignement de la SS) en 1933 à Hambourg, où il collabore avec Reinhard Heydrich et devient chef d'état-major au sein de la Direction du SD à Munich puis à Berlin jusqu'en 1935. Carl Oberg coordonne avec le responsable du bureau du SD de Munich Werner Best les actions contre la SA dans le Sud de l'Allemagne pendant la Nuit des longs couteaux. Après un différend avec Heydrich, il reçoit le commandement des unités SS du Mecklembourg en 1935 puis du district SS de Hanovre jusqu'en 1938. Finalement il devient préfet de police (Polizeipräsident) de la ville de Zwickau (Allemagne).

Oberg est nommé responsable de la police allemande à Radom, dans le gouvernement général de Pologne. En Mars 1942, Hitler le nomme grand responsable SS en France. Dans ce domaine d’activité, il a le droit de donner des instructions aux autorités et forces de police françaises et le droit de les contrôler. Il dispose de l’engagement des forces de police françaises de la zone occupée. La fixation du droit, ainsi que la promulgation des dispositions fondamentales pour l’organisation et les prescriptions juridiques des autorités françaises, y compris leur annonce, sont l’affaire du commandement militaire. Dans la mesure où il s’agit, dans ce cas, le Chef Supérieur des SS et de la Police est le service du commandant militaire qui traite ces questions. Il sera surnommé le "boucher de Paris". Sa motivation répressive est illustrée dans la lettre suivante datée du 10 Juillet 1942: J'ai constaté que ce sont souvent les proches parents d'auteurs d'attentats, des saboteurs et des fauteurs de troubles, qui les ont aidés avant ou après leur forfait. Je me suis donc décidé à frapper des peines les plus sévères non seulement les auteurs... mais aussi, au cas où ils seraient en fuite, les familles des criminels s'ils ne se présentaient pas dans les dix jours à un service de police allemande ou française. En conséquence, j'annonce les peines suivantes: Tous les proches parents masculins, les beaux frères et cousins des fauteurs de troubles au-dessus de l'âge de dix-huit ans seront fusillés. Toutes les femmes parentes au même degré, seront condamnées aux travaux forcés. . Les enfants de toutes les personnes ci-dessus âgés de moins de dix-huit ans seront confiés à une maison de redressement. Par un décret de Hitler du 16 novembre 1942, la compétence de Oberg est étendue à la zone Sud qui vient d'être occupée : désormais il contrôle l'ensemble du territoire français. Au moment de l'attentat du 20 Juillet 1944 contre Hitler, Oberg est arrêté à 13H00 par le général Brehmer. A 22h30, après l’annonce de l’attentat manqué, il est libéré. Au moment ou les Allemands quittent la France, Oberg se réfugie dans la Vosges jusqu'au moment de la dissolution de son poste en Novembre 1944. Il est attaché à l'Etat Major du Groupe d'Armée Oberrhein en charge des unités de l'Ordnungspolizei, de la SIPO et du SD jusqu'en janvier 1945. Puis, il commande brièvement une ligne de défense dans le secteur de Stargard sous la direction de Himmler qui commande alors le Groupe d'Armée Vistule. Il termine la guerre sans affectation au sein de la Direction Juridique de la SS à Munich.

Oberg est capturé par les Américains et est condamné à mort. Il fait appel et réussit à faire commuer sa peine en un terme de prison à vie. Cependant, Oberg reçoit une grâce du prisident français Auriol en 1949. Puis, en 1962, il est libéré discrètement de la prison de Mulhouse par de Gaulle peu avant la signature du traité de coopération franco-allemand. Il résidera en Allemagne jusqu'à son décès.

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ã Sites JPA, 2013