Lothar Rendulic
Général
1887-1971
Officier de carrière allemand qui commandait la 20ème Armée allemande sur le front finlandais.
Né à Neustadt d'une famille austro-croate, Rendulic fait ses études de droit et de politique à Vienne et Lausanne. Il entre dans l'armée austro-hongroise en 1907. Nommé lieutenant en 1910, il est affecté au 99e régiment d’infanterie Georg I, König der Hellenen, cantonné à Vienne. C’est au sein de ce régiment qu’il participe à la Première Guerre mondiale, avant d’être muté à la 31e division d’infanterie en 1915, puis au XXIe corps d’armée en 1918. Après la guerre, il reprend ses études de droit à l’Université de Vienne et obtient son doctorat en 1920. Officier au sein de l’armée de la république autrichienne, il s’affilie, en 1932, au parti nazi autrichien, alors interdit. À partir de 1934, Rendulic entame une carrière diplomatique, comme attaché militaire en France et au Royaume-Uni. Sa carrière prometteuse tant sur le plan militaire que sur le plan diplomatique s'interrompt en 1936, lorsqu’il est tabletté à cause de son engagement au sein du parti nazi, cela étant considéré comme incompatible avec ses fonctions.
Rendulic rejoint la Wehrmacht après l’Anschluss, en 1938. En 1940, il commande la 14e division d’infanterie ; d’octobre 1940 à 1942, il est à la tête de la 52e division, puis dirige, de 1942 à 1943, le XXXVe corps d’armée, avant d'être mis en réserve. À partir de 1943, il participe à l'émergence d'une nouvelle génération de chefs militaires au sein du commandement de la Wehrmacht : plus politiques, ces officiers sont aussi plus entreprenants, mais aussi plus engagés dans le NSDAP. De 1943 à 1944, Rendulic est le commandant de la 2e Armée blindée en Yougoslavie occupée. En 1944, sur ordre d’Hitler, il lance l'Opération Rösselsprung afin de capturer le chef des partisans yougoslaves, Tito. Le 25 mai 1944, les parachutistes allemands prennent d’assaut le quartier général de Tito, à Drvar, à l’ouest de la Bosnie-Herzégovine, mais Tito leur échappe. De 1944 à 1945, il commande la 20e Armée de montagne, remplaçant Dietl dans cette fonction, et à partir de juin 1944, l’ensemble des troupes d’occupation en Finlande et en Norvège. Après le déclenchement de la Guerre de Laponie, il ordonne la destruction de la ville finlandaise de Rovaniemi, à la suite de la conclusion d’une paix séparée entre la Finlande et l’Union soviétique. Lors de la retraite allemande du nord de la Norvège, il mène une politique de terre brûlée, ne laissant aucun immeuble intact et abandonnant la population sans vivres ni approvisionnement. En 1945, Rendulic est le commandant en chef du groupe d’armées Courlande (Heeresgruppe Kurland), encerclé dans la poche du même nom. Peu après, il commande brièvement le Groupe d'armées Nord, avant de reprendre la tête du groupe d'armées Courlande, qui combat en Lettonie. Il termine la guerre en dirigeant le Groupe d'armées Sud, renommé groupe d'armées Ostmark, qui se bat en Autriche et en Tchécoslovaquie. Lors de l’offensive alliée sur Prague, Rendulic se rend aux troupes américaines le 7 mai 1945.
Par la suite, Rendulic est emprisonné et traduit devant le tribunal de Nüremberg, lors du procès des otages, en raison de représailles infligées aux populations civiles en Yougoslavie et des crimes de guerre commis durant la guerre de Laponie. Le 19 février 1948, il est jugé coupable et condamné à vingt ans de prison, peine réduite à 10 ans d’emprisonnement ; il est libéré le 1er février 1951.
____________________________
© Sites JPA, 2020