Alfred Rosenberg
Ministre
1893-1946
Le théoricien du Parti nazi, et ultérieurement le ministre du Reich dans les Territoires occupés de l'Est.
Ce Balte germanophone est né en Estonie et il fait des études d'architecture à l'École technique de Moscou. En 1918, il quitte Moscou au moment où éclate la Révolution bolchévique pour aller vivre à Munich. Rosenberg se familiarise avec les doctrines racistes de Dietrich Eckart, et c'est ce dernier qui va le présenter à Hitler. C'est le coup de foudre entre les deux hommes en termes d'affinités idéologiques et de la vision d'un éventuel ordre nouveau. Il devient un des plus fervents partisans du nazisme. En 1920, il devient le rédacteur du journal Volkischer Beobachter, qui est la feuille de chou du parti. Il participe au putsch raté de 1923 et va remplacer temporairement Hitler comme chef de parti, durant le terme d'emprisonnent de ce dernier. Rosenberg rend fréquemment visite à Hitler en prison et il le guide dans la rédaction de son livre Mein Kampf, tout en étoffant ses idées raciales dans un livre intitulé Le mythe du XXème siècle. Hitler, emballé, le nomme idéologue officiel du NSDAP. Pour Rosenberg, la "race" devient le principe déterminant de la science, de l'art et aussi de la culture. Selon Rosenberg, le combat des races demeure la raison d'être de l'Histoire. Il va développer une conception passéistes et déterministe de l'Histoire: une lutte de races pour leur survie, car tout peuple qui renonce à une pureté raciale risque d'être balayé par un autre peuple. Rosenberg sait que le contrôle de l'idéologie sera déterminant pour consolider son pouvoir au sein du Parti nazi, ce qui ne sera pas facile pour les autres acolytes d'Hitler qui n'ont pas une approche intellectuelle ou érudite.
Lorsque Hitler prend le pouvoir en Janvier 1933, Rosenberg va se brouiller peu à peu avec Goering, Himmler et Goebbels qui redoutent sa position privilégiée près d'Hitler en l'écartant de tous les postes ministériels. Ainsi marginalisé, Rosenberg doit se contenter de tâches secondaires aux Affaires étrangères. En 1934, il se consacre à la recherche archéologique et ethnographique pour solidifier la base idéologique raciale du nazisme. Ainsi, est créé le "Bureau Rosenberg" qui connaîtra un succès au sein du NSDAP, au point où Himmler veut devenir le protecteur de Rosenberg. Il aurait bien aimé devenir responsable des Affaires étrangères, mais Hitler confie le job à Ribbentropp. En 1940, Rosenberg est chargé d'inventorier et de confisquer les œuvres d'art volées aux Juifs dans les pays occupés par l'Allemagne. En 1941, il devient reichsleiter pour les Territoires occupés de l'Est, en supervisant l'action de toutes les kommandantures. Cependant, son administration doit composer avec celles de Goering et de Himmler. Ainsi, les attributions administratives de Rosenberg deviendront de plus en plus limitées avec le temps. Il lui était très difficile d'écarter Goering, toujours responsable du Plan de quatre ans, de même que Himmler qui est responsable de la sécurité sur les arrières de la zone opérationnelle de l'armée allemande. Selon l'historien Joachim Fest, le rôle de Rosenberg se réduisait à celui de rédiger des textes que personne ne lisait, et des mémorandums qui ne franchissaient pas la porte de ses services, et de formuler des protestations dont tout le monde se fichait.
Jugé à Nuremberg, Rosenberg est condamné à mort le 1er Octobre 1946 et pendu quinze jours plus tard.
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