Charles-M. Tomkins
Radio-opérateur
1918-2003
Radio-opérateur canadien qui a été un transmetteur de code en langue cree (crie).
Né à Grouard, en Alberta, Charles Tomkins est membre d’une famille de 10 enfants et trois beaux-enfants. Ses parents métis sont Isabella et Peter Tomkins fils, qui parlent tous deux la langue crie et l’enseignent à leurs enfants. Selon la famille Tomkins, les grands-parents de Charles, Marie et Peter Tomkins père, insistent aussi sur l’importance d’apprendre la langue crie. Tomkins s’enrôle dans l’armée en Octobre 1939 et il est envoyé en Angleterre après son entraînement de base. Après avoir accosté en Écosse, la veille de Noël 1941, Tomkins est assigné à la 2e Brigade blindée canadienne, stationnée en Angleterre. Le QG canadien à Londres l’envoie dans une section spéciale dédiée au codage des communications. Ainsi, Tomkins est jumelé avec un Cri de Saskatchewan. Pour tester leur maîtrise de la langue, les deux hommes reçoivent des messages en anglais qu’ils doivent traduire en cri. Charles et son partenaire remettent des traductions correctes et on leur dit qu’ils serviront bientôt de transmetteurs en code, des traducteurs de communications militaires très secrètes des Alliés. Par conséquent, des langues comme le cri fournissent aux Alliés un astucieux moyen de transmettre secrètement des informations importantes. Tomkins à l’USAAF et par la suite au Bomber Command anglais. Il est intéressant de noter que la nièce de Tomkins explique que puisque certains termes militaires comme tank, bombardier et mitraillette n’existent pas en cri, Charles et ses collègues doivent utiliser des mots existants, désignant des objets non militaires, en leur donnant un sens nouveau. Par exemple, le mot de code pour l’avion Spitfire devient iskotew, qui signifie « feu », et l’avion Mustang devient pakwatastim, cheval sauvage ». Pour indiquer combien d’avions les militaires ont aperçus, les traducteurs utilisent le mot approprié et le nombre en cri. Étonnamment, la famille de Tomkins ignore tout de son rôle de transmetteur en code encore longtemps après la guerre. Son frère Jimmy n’est mis au courant qu’en 1992, après qu’ils aient regardé ensemble Windtalkers, un film sur des transmetteurs en code navajos dans l’armée américaine. Les autres membres de la famille de Charles ne sont pas mis au courant avant 2003, deux mois avant sa mort, à l’âge de 85 ans, lorsque deux représentants de l’Institut Smithsonian viennent à Calgary pour l’interviewer au sujet du programme de transmetteurs en code. Ayant prêté un serment de secret pendant la guerre, Charles ne révèle la vérité au sujet de son service que vers la fin de sa vie. Certains transmetteurs en code sont morts sans même avoir parlé de leur travail à leur famille ou leurs amis. Après la guerre, Tomkins ne parvient pas à se faire une vie civile et s’enrôle de nouveau dans l’armée. Il est affecté à plusieurs régiments de réserve et sera promu caporal… Il meurt au centre Peter Lougheed, un hôpital de Calgary. Lui survivent sa fille adoptive Adele et de nombreux neveux et nièces. Son fils, Ronald, est mort avant lui. Charles est enterré dans la section du champ d’honneur des anciens combattants du cimetière de Queen’s Park, à Calgary.
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