Officier de carrière allemand qui commandait à 1^ère Armée allemande en 1939-40.

Né à Breslau dans une famille d'officiers, il gradue de l'école militaire en 1910 avec le grade de lieutenant. Il participe à la Première Guerre mondiale dans la 19^ème Division d'infanterie sur le front occidental. Ses qualités d'administrateur sont remarquées et il est transféré à l'État-major. Durant l'entre-deux guerres, Wlitzleben n'a comme job que celui de chef de compagnie. En 1923, il se retrouve dans l'état-major de la 4^e division à Dresde en tant que major. En 1928, il devient commandant de bataillon dans le Régiment d'infanterie N^o 6 et conserve cette position en tant que lieutenant colonel pendant l'année qui suit. Après avoir été promu colonelen 1931, il prend la tête du régiment d'infanterie n^o 8 à Francfort sur l'Oder. Au début de 1933, il est transféré au poste de dirigeant d'infanterie VI à Hanovre. Witzleben est promu au rang de major-général dans la nouvelel Wehrmacht le 1^er Février 1934 il déménage à Potsdam pour devenir le nouveau commandant de la 3^e Division d'infanterie. Il succède au Von Fritsch en tant que commandant de la Wehrkreis III (district militaire)a Berlin. Il est promu à ce poste de lieutenant-général et en Septembre 1935, il devient commandant général du 3^e corps d'armée à Berlin.Un an plus tard, il est promu général d'infanterie.

 Fait à noter, Wlitzleben prend position contre le nazisme lorsqu'il exige des explications sur la mort du général Von Scheicher lors de la Nuit des longs couteaux. On le pousse à une retraite hâtive après cette demande et à ses critiques sur la persécution du général Werner von Fritsch par Hitler. Cette retraite est de courte durée, car Hitler a besoin de lui alors que la guerre est sur le point d'éclater. Il va se joindre à une noyau initial de conspirateurs militaires regroupés autour du général Beck, Hoeppner, et même le chef de l'Abwehr, l'amiral Canaris. Wlitzleben s'implique de le projet du baron Von Hammerstein-Equort de s'en prendre directement à la personne d'Hitler. Ce dernier sera sauvé par la signature des accords de Munich. Au début de la guerre, Wlitzleben devient le commandant de la 1^ère Armée cantonnée à l'Ouest. Lorsque l'Allemagne attaque France, l'armée de von Wlitzleben appartient Groupe d'armées C général Von Leeb qui fait face aux troupes françaises de la Ligne Maginot. Le 14 Juin, celle-ci est percée par la 1^re armée qui force plusieurs divisions françaises à se rendre. Wlitzleben devient Chevalier de Croix de fer en récompense de cette action et il est promu maréchal à l'issue de la campagne de Francele 19 Juillet 1940. Il est nommé commandant en chef du front ouest, mais moins d'un an plus tard, il doit se retirer pour raisons de santé. Cependant, il aurait été obligé de se retirer après avoir critiqué le régime suite à l'opération Barbarossa. En 1944, les conspirateurs aux côtés de Von Stauffenberg voient en Erwin von Wlitzleben un élément-clé de leur projet. Tandis que général Beck est pressenti au poste de chef d'État intérimaire et le général Hoeppner comme commandant en chef de l'armée de réserve (Ersatzheer), Wlitzleben, alors feld-maréchal, doit prendre le commandement suprême de l'ensemble de la Wehrmacht en tant que soldat le plus haut gradé. Cependant, Wlitzleben est arrêté suite àa l'attentat du 20 Juillet 1944 Von Stauffenberg à la tanière du loup en Prusse Orientale, alors même qu'il se rend au quartier général à Berlin pour prendre le commandement des troupes armées après le coup d'État. Wlitzleben est exclu brutalement de la Wehrmacht par un " tribunal d'honneur de l'armée régulière " (Ehrenhof), en fait un conclave d'officiers instauré spécialement le 2 aout 1944 après la tentative d'assassinat pour expulser les officiers de la Wehrmacht ayant été impliqués dans le complot, ce qui permettait de les faire comparaître devant le tribunal populaire, une cour spéciale qui faisait fonction de tribunal politique, plutôt que devant la court martiale.

Le 7 Août 1944, Wlitzleben est avec Hoeppner dans le premier groupe des conspirateurs amené devant le Volksgerichtshof présidé par le juge Freisler. Le jour même, après un procès-spectacle, le tribunal condamne Witzleben à la peine de mort pour sa participation au complot. Les derniers mots de von Wlitzleben à la cour, adressés à Freisler, sont : Vous pouvez nous remettre au bourreau. Dans trois mois, le peuple harcelé et dégoûté vous demandera de rendre des comptes et vous traînera vivant dans la boue de la rue ! Wlitzleben est pendu à un croc de boucher avec une corde de piano, et son exécution a même été filmée pour être montrée à Hitler.